Assises du tourisme:Vision 2020: Premier test de l’équipe Zenagui
Un fonds spécial promotion touristique sera lancé
Le 30 novembre 2010 fera date dans les annales du tourisme national. Les Xe Assises revêtent un caractère particulier dans la mesure où elles marquent un tournant stratégique: nouveaux
investissements, financements, mode opératoire, promotion, intégration régionale, développement durable… Le tout formalisé via un contrat-programme 2010-2020. Objectif: donner une nouvelle
impulsion à la destination Maroc en insistant sur l’innovation, l’intégration de nouvelles tendances de voyages et la préservation des patrimoines naturel, culturel…
Le pari principal est d’arriver à quelque 20 millions de touristes à l’horizon 2020. Un pari certes ambitieux, mais réalisable si on le ramène aux prévisions de l’Organisation mondiale du
tourisme (OMT). Selon l’OMT, le marché mondial comptera 1,5 milliard de touristes sur la prochaine décennie.
Près de la moitié de ces touristes sont d’origine européenne. Or, l’Europe est le principal continent émetteur de la destination Maroc.
Avec l’objectif des 20 millions de touristes, le Maroc ne table que sur 2% de l’ensemble des touristes européens potentiels sur la prochaine décennie. Reste le nerf de la guerre: le volet
financement est la grande inconnue à la veille des Assises. Si l’expérience de la Vision 2010 a montré certaines limites justement dans le montage financier, l’un des principaux enjeux de la
Vision 2020 est de verrouiller ce volet important du contrat-programme avec des instruments sophistiqués.
Sur ce point précis, tout un mécanisme a été mis en place. Il sera dévoilé dans le détail aujourd’hui à Marrakech. Pour l’heure, rien ne filtre encore sur le schéma retenu. Des instructions
fermes ont été données pour qu’il n’y ait pas la moindre fuite d’informations. Mais de sources concordantes, un fonds d’investissement dédié à la promotion touristique sera lancé lors des Xe
Assises. Ce fonds spécial sera en grande partie alimenté par l’Etat. Les banques seront également mises à contribution via le GPBM. Un volet sera assuré par les investisseurs privés.
L’autre grande nouveauté de la nouvelle vision réside dans son caractère transversal décliné dans chaque territoire. L’enjeu est de mettre en avant de nouveaux produits et insister sur la
diversification et la déconcentration pour faire évoluer la destination dans sa globalité. La nouvelle stratégie s’articule autour de trois axes majeurs: la nature, le balnéaire et le culturel.
Sur le plan régional, plus de 1.450 sites ont été répertoriés. Les gisements de croissance résident également dans l’ancrage régional/produit qui présente un potentiel de croissance à deux
chiffres.
De nouvelles destinations seront donc renforcées ou développées, alors que d’autres sites seront créés ex nihilo. C’est le cas notamment dans Tadla-Azilal, l’Oriental, Souss-Massa, Saïss, le
Gharb, le Rif, les provinces du sud…
L’enjeu est de traduire sur le terrain des objectifs chiffrés et réalisables, d’enclencher une dynamique dans les investissements, mais aussi et surtout imprimer un rythme rapide, une régularité
et une réactivité en permanence pour ajuster et suivre les tendances de la concurrence et d’un tourisme en mutation. Tout repose sur la rapidité et le rythme du déploiement de la nouvelle
stratégie. Et c’est d’ailleurs l’une des grandes leçons de la Vision 2010 qui a accusé beaucoup de retard (4 à 5 ans) dans l’exécution avec des désistements d’aménageurs-développeurs étrangers de
renom.
l'économiste